Mon bébé est allergique aux protéines de lait de vache : que dois-je savoir ?

L’allergie aux protéines de lait de vache touche environ 3 % des bébés au cours de leur première année de vie⁽¹⁾.

Elle est provoquée par un emballement du système immunitaire de bébé face aux protéines contenues dans le lait de vache. Elle est à distinguer de l’intolérance au lactose qui se manifeste généralement après les 3 ans et qui correspond à  une diminution de la capacité du système digestif à bien digérer ce sucre du lait.⁽³⁾

Parfois, le diagnostic de l’APLV peut prendre du temps car les formes et les symptômes sont complexes.

Les signes cliniques de l’APLV sont multiples non spécifiques de l’APLV. On distingue les manifestations dites « immédiates » des manifestations dites « retardées » :

• Les manifestations immédiates de l’allergie, surviennent dans les 2 heures suivant l’ingestion de lait à base de protéines de lait de vache. Il s’agit le plus souvent de signes cutanés type urticaire ou angio-œdème, mais aussi de signes digestifs (diarrhées,  vomissements), et/ou respiratoires (gêne respiratoire). Dans les cas extrêmes, cela  peut se manifester par une réaction allergique sévère et généralisée appelée  choc anaphylactique. Dans ces situations, les anticorps IgE dirigés contre des protéines du lait de vache sont le plus souvent positifs, mais pas toujours. Il est également possible d’avoir des tests cutanés qui peuvent se faire au cabinet médical et appelés Prick test aux PLV, positifs.
• Les manifestations retardées sont le plus souvent des prises de poids insuffisantes avec parfois refus du biberon, des vomissements chroniques, ou du sang dans les selles. . Généralement, les anticorps IgE spécifiques dirigés contre les PLV sont négatifs dans ces situations, et les signes ne sont pas spécifiques d’une allergie, rendant le diagnostic difficile. Ce diagnostic est alors confirmé par un test d’éviction (en général de 2-3 semaines) puis de réintroduction des protéines de lait de vache. Si les signes disparaissent après éviction puis réapparaissent lors de la réintroduction, cela est en faveur d’une APLV.

En plus de ces manifestations immédiates et retardées, d’autres formes « hybrides » existent. Dans tous les cas, un examen rigoureux de l’enfant par un pédiatre est nécessaire et ce dernier pourra vous guider sur la conduite à tenir.

Si vous allaitez exclusivement votre bébé, aucune raison d’arrêter !

Si vous donnez des biberons de lait infantile, la première étape indispensable est d’en parler avec votre médecin. Il pourra mettre en place une alimentation sans protéines de lait de vache.

Il pourra alors vous prescrire une formule infantile à base d’hydrolysats poussés de protéines. Ayant les mêmes qualités que les laits infantiles « classiques », ces formules contiennent des protéines qui ont subi une fragmentation (que l’on appelle « hydrolyse » dans le langage scientifique) qui leur fait perdre leur pouvoir allergisant. Votre médecin pourra également vous conseiller un hydrolysat poussé de protéines de riz.

La formule à base d’un hydrolysat poussé de protéines prescrit par votre médecin restera la base de l’alimentation de bébé. A partir de la diversification alimentaire, vous pourrez réaliser des recettes gourmandes intégrant cette formule spécifique : dans des purées de légumes, des desserts fruités lactés ou une préparation de semoule ou de pâtes fines. A vous les recettes appétissantes spécialement conçues pour votre tout petit !

L’APLV peut s’accompagner de symptômes pas toujours évocateurs. Cela peut entraîner des retards de diagnostic et donc des parcours parfois chaotiques pour bébé… et pour vous. Une fois le diagnostic posé, vous verrez, il s’agira de prendre le rythme. Sur les conseils de votre médecin et avec une alimentation spécifiquement adaptée, votre bébé se développera comme n'importe quel autre petit bout, même avec une APLV : ça c’est l’essentiel !